Pendant des décennies, le rapport au risque a été dominé par des processus de détection, d’objectivation et de « codification » des aléas à travers le développement des approches financières, statistiques et économiques (Ailon, 2012; Nyberg & Wright, 2016). Ce rapport au risque est questionné par le changement climatique. Incertain, source de controverses scientifiques et politiques, le changement climatique impose d’analyser les stratégies des agents économiques comme les grandes entreprises industrielles dans ce contexte. Notre communication vise à proposer une analyse économique des tensions et compromis induits par la confrontation entre risques naturels et développement économique. En mobilisant le concept du régime de risques (Wissman-Weber & Levy, 2018), nous analyserons comment les acteurs privés et publics d’un territoire spécifique gèrent les tensions entre développement économique territorial et sécurisation du risque inondation. Notre étude s’applique dans le cas précis de la métropole grenobloise fortement exposée au risque inondation et abritant 220.000 emplois. 50% du périmètre de ce territoire est exposé à un risque inondation ce qui questionne les décisions prises en matière de prévention des risques et de développement industriel. Nous mobilisons une étude réalisée à partir de plusieurs entretiens réalisés avec des représentants des différentes parties prenantes. A travers le cas précis de la Presqu’île, nous démontrons la domination d’un imaginaire favorisant le développement industriel et la valorisation des zones d’activités même dans les zones inondables. Cette domination passe par la mobilisation des différents outils règlementaires et techniques pour permettre la constructibilité, conduisant à une augmentation de l’exposition et réduisant la problématique de l’inondation à une question de mise en conformité.
Publications
Cette rubrique vise à mieux faire connaître les travaux des enseignantes-chercheures et enseignants-chercheurs de Sciences Po Grenoble - UGA auprès des étudiantes, des étudiants et du grand public. Des billets y sont postés régulièrement sur les thématiques et les domaines de recherche phares de l’établissement.
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Communication dans un congrès
- Mohammed Kharbouche
- , Amélie Artis
Date de la publication : 13/02/2024
Article dans une revue
- Simon Godard
Date de la publication : 07/02/2024
Dans les années 1980, l’URSS est une entité politique multiscalaire, à la fois simple État et superpuissance de guerre froide. L’interaction entre ces deux espaces de projection (national et transnational) met en jeu la capacité des institutions – étatiques et partisanes – soviétiques à configurer la doctrine de l’internationalisme socialiste. Celle-ci, au sens foucaldien du terme, fonctionne comme un double système de contrainte : elle lie l’URSS à un discours particulier, qui lui donne en retour un pouvoir sur les membres du bloc socialiste qui le reçoivent. La réforme de la gouvernance économique de l’URSS avec la Perestroïka doit donc être pensée dans l’impact qu’elle a sur les démocraties populaires autant que dans l’effet retour que cette évolution des principes économiques du socialisme à l’échelle du bloc a sur l’URSS. Cet article s’intéresse à la façon dont l’organisation de coopération économique multilatérale des États socialistes, le CAEM, devient un agent d’une production transnationale de la réforme économique du socialisme dans les années 1980, qui échappe en partie à l’URSS, tout en influençant politiquement et économiquement les marges de manœuvre de celle-ci dans ses propres réformes. L’impossible décorrélation entre principes de rationalité de la gouvernance soviétique à l’échelle de l’URSS et gouvernementalité socialiste de l’économie-monde, construite depuis 1949 à l’échelle du bloc de l’Est, éclaire alors la dimension transnationale des réformes soviétiques des années 1980, dont la mise en œuvre locale ne peut s’affranchir d’une compréhension de leur mise en débat à l’échelle internationale.
Article dans une revue
- Amélie Artis
- , Florence Gallois
Date de la publication : 11/01/2024
L’usage de la notion de marchandisation est souvent flou et multiforme. Cet article cherche à mieux spécifier la marchandisation en construisant et opérationnalisant une grille d’analyse prolongeant les travaux de K. Polanyi et d’A. Ebner. Il s’appuie sur l’analyse de l’aide à domicile en France, un secteur initialement constitué d’associations et organisations publiques. Cela permet de démontrer que la marchandisation est un processus progressif qui prend plusieurs dimensions cumulatives qui sont la commodification , c’est-à-dire la transformation en marchandise associée à l’introduction d’échanges monétaires, la privatisation, avec l’entrée d’agents privés ayant un objectif d’accumulation, et la marchéisation associée à l’introduction de règles de marchés.
Article dans une revue
- Corentin Gariel
- , Anne Bartel-Radic
Date de la publication : 01/01/2024
La recherche en management vise de manière croissante à contribuer à la résolution des problèmes rencontrés par nos sociétés (changement climatique, pauvreté, crises migratoires), et ce, en mobilisant de plus en plus souvent le terme de grand challenges. Face à cet engouement s’élèvent néanmoins des critiques concernant le manque de cohérence et de différenciation d’un concept relativement nouveau pour la discipline. Cet article soulève la question de savoir comment les grand challenges, assimilables à un concept-ombrelle, peuvent passer les épreuves de validité et de rationalisation afin de rendre le concept plus robuste. Pour ce faire, cet article propose une cartographie de la littérature sur les grand challenges en s’appuyant sur une méthodologie mixte d’analyse bibliométrique, combinant la co-citation et le couplage bibliographique. En identifiant les racines intellectuelles et les différents courants de cette littérature, cet article caractérise la diversité de mobilisations des grand challenges ainsi que les incohérences qui en découlent. Les faiblesses actuelles du concept de grand challenges nécessitent ainsi une clarification de ses attributs. Nous identifions alors les enjeux et les modalités de cette redéfinition et discutons des possibilités de développement théorique du champ.
N°spécial de revue/special issue
- Anne-Sophie Béliard
- , Sidonie Naulin
- , Victor Potier
- , Sylvain Brunier
Date de la publication : 01/01/2024
Article dans une revue
- Corentin Gariel
- , Anne Bartel-Radic
Date de la publication : 01/01/2024
Management scholars increasingly seek to make a contribution to addressing the big issues faced by Society (climate change, poverty, migratory crises, etc.), often using the term Grand Challenges to refer to these. However, after an initial phase of enthusiasm, the lack of coherence and distinctiveness of a relatively new management research concept - typical of an ‘umbrella concept’ - has been criticized. This article addresses the research question of how Grand Challenges can pass the tests of validity and rationalization in order to improve the robustness of the concept. To this end, we map out the literature on Grand Challenges using a mixed methodology of bibliometric analysis, combining co-citation and bibliographic coupling. By identifying the intellectual foundations and research streams, our paper analyzes the different uses of Grand Challenges in the literature as well as the resulting inconsistencies – thereby tidying up the concept. The current weaknesses of the Grand Challenges concept call for a clarification of its attributes. We pinpoint the importance of this redefinition and how it can be achieved, and discuss the possibilities for theoretical development of the field.
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